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| Le livre - Oh ! Navizence - Discours d'inauguration |
de Richard R, le 20.06.93
Commentaire d'Aerémise
Mesdames, Messieurs, chers amis,
C'est avec joie et fierté que je m'exprime, aujourd'hui à l'occasion du vernissage de cette exposition " Oh ! Navizence "
Car il s'agit non seulement d'une réalisation artistique inhabituelle par sa dimension et son envergure, mais également d'une œuvre sociale.
En fait, " Oh ! Navizence " est le résultat d'un mariage de deux personnalités en quête de la réalisation d'un rêve :
Le premier est artistique : Il s'agit de Jean-Jacques Le Joncour, peintre et sculpteur, qui souhaite réaliser une exposition sur la Navizence.
Le deuxième est social : Il s'agit d'Yvan Forclaz, animateur à l'ASLEC, qui aimerait réaliser une œuvre constructive, voire créatrice avec des chômeurs.
Mais venons-en plutôt à cette exposition " Oh ! Navizence " qui pour moi est synonyme d'Espoir !
On y entre comme dans la vie, par une zone sombre et inconnue qui est ici représentée par la mine.
Le décor
Puis, on arrive dans cette maison qui, même en ruine, nous permet de retrouver nos premiers repères.
Ensuite, on pénètre dans le Temple d'Amour occupé par cette musicienne au romantisme perdu.
Mais l'Amour, toujours vivant malgré le cataclysme, est symbolisé par cette cascade qui coule inexorablement. Et là, on découvre les grands espaces avec la rivière, les rochers, la pyramide, les arbres et les lianes qui nous prouvent que malgré les catastrophes, la vie continue, car la Nature finit toujours par prendre le dessus.
Quant aux meubles, du plus pur style Navizence, ils sont tellement intégrés au décor qu'on ne les voit pratiquement pas.
Et c'est là que Jean-Jacques Le Joncour nous prouve ses qualités artistiques puisqu'il réussit à nous transporter dans son " Nouveau monde " où tout a changé puisque même les pépites d'or n'ont plus de valeur. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est en arrivant sur le pont du bateau que l'on revient sur terre.
Cela dit, dans cette exposition, Le Joncour nous lance également un appel à la raison, et surtout au respect de l'environnement. En effet, comment ne pas remarquer l'illogisme de cette maison en ruine collée au temple d'amour ? Comment ne pas voir cette rivière polluée où s'y trouve déposés toutes sortes d'objets et de matériaux polluant ? Et ne nous donne-t-il pas la plus belle leçon en ayant réalisé toutes ces sculptures avec des matériaux récupérés dans la Navizence ?
Mais il nous faut également parler de l'expérience "A l'œuvre " sans laquelle cette exposition n'aurait pas pu se réaliser. Et là l'idée revient à Yvan Forclaz, qui conscient du nombre grandissant de chômeurs dans notre région, a souhaité réaliser quelque chose de constructif avec eux. Et depuis six mois, ce ne sont pas moins de 20 chômeurs et 30 bénévoles occasionnels qui ont participé activement à la réalisation de " Oh ! Navizence ".
Le hasard a même voulu que deux d'entre eux retrouvent un travail grâce à leur activité ici.
Il me semble aussi important de remercier les nombreuses entreprises de la région qui ont accepté d'offrir des matériaux, des services ou de la main d'œuvre et sans lesquelles cette expérience n'aurait pas pu être menée à terme.
Enfin, il faut relever le soutien des autorités qui ont mis à disposition cet espace de la Trouvaille.
En conclusion, je dirais que cet espace qui a été réalisé en grande partie par des chômeurs, doit devenir leur lieu de rencontre, d'échange, de création et pourquoi pas de nouvelles activités futures.
Et je suis certain, par les temps qui courent, que les autorités sierroises comprendront la nécessité sociale d'un tel endroit.
Et c'est à l'avenir de " A l'œuvre " que je lève mon verre.
Commentaire d'Aerémise
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