Jean-Jacques Le Joncour
Sculptures, peintures et installations artistiques
Le livre - Oh ! Navizence - Création de la robe vitrail
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Témoignage de Marie

Jean-Jacques :

"Les robes, c'est quelque chose que j'ai toujours voulu réaliser: Un rêve. L'idée m'est venue un dimanche matin, alors que je devais aller chercher des bidons pour le bar. Il y avait là un amas de tissu qui m'a intrigué; je l'ai pris chez moi dans mon atelier et plus je le regardais, plus l'envie de le transformer me prenait. C'est ce qui a déclenché cette idée de vêtir un corps de femme avec une robe que je créerai."

C'était un samedi du mois d'octobre. J'étais venue à la rencontre des gens du bateau. Accoudé au bar, Jean-Jacques et son verre de rosé disouraient. Et il se mit à parler de ses échéances couturières: La création d'une robe originale que devait porter chaque premier samedi du mois la sommelière

"Tu sais, il m'arrive une tuile !" me dit-il avec un léger désappointement dans la voix.

"Figure-toi que la nana qui devait porter la prochaine robe ne veut plus le faire !"

"Pourquoi ? Je n'en sais rien, mais j'suis rudement emm.... Tu voudrais pas me dépanner, toi ?"

"Moi ?... ???..."

"Non, non ! Pas question !" "Allez !... Tu n'as pas besoin de la garder toute la soirée. C'est juste pour 10 minutes. Si tu veux, on la fait ensemble."

"Ecoute, laisse-moi jusqu'à, disons, mardi et je te trouve quelqu'un."

"Bon si tu veux pas..."

"Je te téléphone mardi. OK?" et la main de Jean-Jacques de se redresser avant d'exprimer vers le bar une envie subite :

"S'il te plaît ? 3 rouges ! Merci !"

Comme il était hors question de me donner en spectacle, il me fallait absolument trouver quelqu'un...La réponse ne fut pas longue à venir : Annelise !...dont la minceur caractéristique cadrerait parfaitement avec ce rôle de manequin d'un soir.

Son "oui" arraché à coups d'arguments chancelants mais tout de même persuasifs m'enleva un poids et rendez-vous fut pris chez moi avec Jean-Jacques pour le vendredi.

Annelise avait troouvé une longue robe noire à l'Armée du salut: Jean-Jacques emmena son petit matériel avec le croquis qu'il avait imainé. L'originalité de la pièce était une ouverture au niveau du nombril en forme de scène de théatre bordée d'un rideau rouge ouvert au centre de laquelle pendait une araignée noire qui arrivait exactement sur le nombril dénudé. Une espèce de soutien-gorge métallique recouvert de vitraux maison supportant 2 ampoules qui devaient illuminer l'éclat des vitraux dans l'ambience sombre du bateau.Un chapeau constitué d'une passoire à légumes à l'intérieur de laquelle était cousue une patte métallique dorée pour lui donner un éclat, le tout entouré d'une fourrure noire.

Les tâches furent rapidement réparties entre nous :
Bab, la partie électrique.
"Il faut que ça tienne 2 heures au moins." disait Jean-Jacques.
Gérard, la soudure des vitraux ainsi que la recherche de tétons égarés.
Serge ravitaillait tout le monde tandis que je m'occupais des affaires de couture et des achats.

Le tout fut monté en quelques soirées très agréables.
Le samedi, pasage obligé chez une maquilleuse de mes connaissances et l'attente, le trac avaant de passer dans la salle noire de monde venu écouter Bourquin, son sax et son équipe en plein délire. 22 heures. Wisky time !

Yvan appelle le silence ou quelque chose qui lui ressemble un peu.
"La dernière création de Jean-Jacques !" Annelise s'avance, tourne une fois, deux fois devant l'orchestre. Applaudissements, santé, musique... Le tout avait duré 2 minutes, peut-être.

Annelise n'a pas quitté la robe de la soirée : et je me souviens que Bourquin n'a pas du tout eu peur des araignées ce soir-là. D'ailleurs tout le monde les trouvait charmantes ces petites bêtes...


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pierre de la Navizence