Jean-Jacques Le Joncour
Sculptures, peintures et installations artistiques
Le livre - Oh ! Navizence - Témoignage de Marc

MARC, 53 ANS, BOULANGER
Chômeur depuis une année

Pour moi, c'était une deuxième maison; ça m'a permis de passer le temps, de trouver autre chose que l'habituel. Du point de vue chômage proprement dit, ça m'a rendu service puisque la durée de ma période de chômage a été prolongée et j'ai été dispensé de faire des ofres de travail. A un moment donné, je commençais à en avoir marre d'être considéré comme un "bon à rien". J'ai expliqué à Mlle Fassnacht (du service communal du chômage) comment on me recevait dans les magasins et les entreprises que je visitais. On m'a carrément ridiculisé; j'avais mal au coeur.

Alors quand j'ai connu "A l'Oeuvre", ça m'a beaucoup aidé psychiquement. J'ai participé depuis le début aux séances de chantier le mercredi ou le vendredi soir. C'était Laurence qui faisait les PV pendant la construction. Je faisais un peu de tout : les derniers temps, j'ai peint les arbres et j'ai aussi aidé Jean-Jacques à polir et à repeindre les meubles quand il a décidé de changer la couleur, juste deux semaines avant l'ouverture de l'exposition.

Le soir de l'inauguration, j'ai rencontré des personnalités et des personnes que je n'avais jamais vues. A la sortie, ils m'ont félicité et ils m'ont dit qu'ils reviendraient parce qu'ils trouvaient l'exposition grandiose.

Pendant l'exposition, j'ai travaillé au bar; au début, j'étais toujours accompagné par une personne différente le soir. Le travail m'a beaucoup plu et j'ai demandé pour travailler l'après-midi seul.

J'avais beaucoup de plaisir de voir arriver des enfants avec leurs grands-parents, pour qui c'était la première fois qu'ils voyaient une telle chose, peut-être la dernière. Par contre, je n'appréciais pas beaucoup quand les enfants commençaient à grimper dans les arbres; d'ailleurs, il y en a un qui s'est blessé dans l'escalier et qui a dû aller aux urgences; heureusement, ils sont revenus me dire que ce n'était pas trop grave.

Richard me disait toujours que j'étais le doyen et le papa de tous ces jeunes; c'est vrai que j'étais le plus âgé.

Un jour, un journaliste de la Tribune de Lausanne m'a contacté de la part d'Yvan: il désirait savoir s'il y avait des personnes qui étaient au chômage qui bossaient dans ce truc là. Il faisait un reportage sur des chômeurs qui sortaient un peu du cadre traditionnel du chômage. L'entretien a duré de 14 à 16 heures. Il m'a dit que je m'étais tellement investi que j'étais devenu un des piliers de "A l'Oeuvre".

J'ai plustôt parlé de l'expérience de"A l'Oeuvre" pour faire connaître l'association, mais pas pour retrouver moi-même du travail. Je n'aurais jamais pensé que l'article serait aussi grand et j'ai été très satisfait de ce qu'il avait écrit, mieux que "l'illustré.


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pierre de la Navizence